Présentée dans le Beffroi de Saint-Martin, l’exposition Éternel Refuge, commissariée par Valentine Boé, prend une résonance particulière pour l’artiste Lisa Tararbit. Ce lieu patrimonial, espace d’élévation et de rassemblement, devient ici un lieu d’accueil pour un rituel à la fois intime et collectif : celui d’une réparation.
L’installation, composée d’aquarelles et de sérigraphies sur tissus et papiers, fait écho aux signes amazighs. On y perçoit des fibules (tabzimt) en forme de triangles ou de cercles, des motifs floraux, ainsi qu’une résonance forte avec la robe kabyle, élément essentiel du patrimoine culturel amazigh.
Les symboles représentés,  liés à la protection, à la féminité, à la fécondité et à la transmission sont réinvestis par l’artiste comme des archétypes de guérison et des hommages aux lignées.
Les images sérigraphiées proviennent d’un voyage à Tizi Gheniff, en Kabylie, en mars 2025, au sein de sa famille. Les tissus, imprégnés de cette expérience, se déploient ici comme des manifestes identitaires : surfaces de mémoire, d’ancrage et de réconciliation.
Depuis 2010, Lisa Tararbit mène un long travail de recherche autour de son héritage familial et de ses racines culturelles. Nourrie par une exploration transgénérationnelle, elle interroge la mémoire des femmes de sa lignée,  leurs silences, leurs luttes, leurs gestes de résistance.
Ses premiers voyages en Kabylie, tardifs mais fondateurs, ont marqué une rencontre essentielle : celle avec une tante et une partie de sa famille qu’elle n’avait jamais connue.
À partir de cette histoire personnelle, elle nous transmet une vision sensible et symbolique de son héritage amazigh.
Les œuvres ont été réalisées principalement au sein de l’atelier Le Parti, fabrique artistique située à Grenade, en collaboration avec Marine Semeria.
Photographies: © Alexis Mestre 

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